dimanche 29 septembre 2013

Un bon bol d'air frais


Vendredi nous avons (Max, Timour, Anouck, Géraldine et nous trois) quitté le stage un peu plus tôt afin de partir en trek. Depuis Dhulikhel nous avons pris un bus qui nous a amenés à Banepa. Nous avons marché à travers les rizières, les champs de patates, nous avons traversé de nombreux villages. Et enfin nous avons fini par rejoindre Nagarkot à la lampe frontale après plus de 5 heures de marche. 

On the way....

Là nous avons rejoint Mathias, Magnus et Ragnhild qui sont venus en taxi depuis Dhulikhel. Après une bonne douche, un bon repas et quelques bières nous sommes tous allés nous coucher dans le confort d’un hôtel népalais : insectes, humidité et toilettes qui ne marchent pas vraiment ! Nous avons réussi à nous endormir pour nous réveiller quelques heures plus tard à 5h30. Pourquoi si tôt ? Nagarkot est l’endroit le plus élevé de la vallée de Katmandou (2200m) et offre donc une vue imprenable sur la chaine de l’Himalaya. Malheureusement, comme depuis notre arrivée, tout était couvert nous avons donc déjeuné à l’hôtel avant de reprendre un autre chemin pour rejoindre Dhulikhel.

5h30 du matin

Après avoir marché quelques heures dans la forêt puis descendu quelques centaines d’escaliers nous avons tous ou presque du faire face à quelque chose de vraiment horrible. Sur quelques centaines de mètres il y avait de chaque côté du chemin des immenses buissons, et dans ces buissons il y avait (sans mentir) des milliers d’araignées !  Bref moment horrible pour tout le monde et quelques photos à l’appui, pour ceux qui douterait de nous ! ;-)


Là il faut imaginer un "toit" de toiles d'araignées!

Enfin, après plus de 6 heures de marche nous avons enfin rejoint Dhulikhel où Sharmilla (notre logeuse) nous attendait avec un bon plat de pâte ! Dodo pour tout le monde car oui au Népal le dimanche ne fait pas partie du week-end. Pour cette nouvelle semaine, Sophie retournera aux urgences, accompagnée de Noura. Et Audrey passera sa semaine en salle d’opération.

Toute l'équipe en photo!

Semaine 1: la découverte


Voilà déjà une semaine que nous sommes au Népal … l’occasion de vous raconter ce qui s’est passé durant notre stage. On va essayer de le faire assez régulièrement afin de partager ce que nous vivons. Avant de commencer on tenait juste à préciser qu’en aucun cas on ne cherche à critiquer ce que nous pouvons observer en stage. On va écrire nos ressentis, nos émotions, face à certaines situations qui ont pu nous toucher mais on ne veut pas juger ou comparer avec la Suisse. En une semaine, nous avons pu nous rendre compte que les équipes médicales font avec ce qu’elles ont et qu’il manque malheureusement de moyens.

Dès notre arrivée, nous avons pu « goûter » à l’organisation népalaise : quasi inexistante ! Mais c’est ce qui fait aussi le charme du pays ! Après avoir rencontré la responsable nous avons été les trois envoyées respectivement en consultations gynécologique et obstétrique (Audrey), aux urgences (Sophie) et en salle d’accouchement (Noura). 

Avant que chacune de nous explique la journée type de son service, le ressenti général de cette première semaine est qu’il y a beaucoup de différences avec ce que nous connaissons. Il y a des situations touchantes et parfois difficiles à vivre et on se rend compte combien il est important de pouvoir partager ça. On le fait entre nous, mais on a la chance de vivre avec d’autres étudiantes infirmières, des étudiants médecins, dentistes avec qui on peut aussi le soir autour d’un verre parler de notre journée.



Noura
Le service compte trois grandes chambres. La chambre n° 7 contient sept lits avec des femmes qui ont des problèmes gynécologiques, principalement hospitalisées pour avoir fait des fausses couches. La chambre n° 8 accueille les femmes qui ont accouchée par césariennes, elles restent quelques jours sous surveillance. On y trouve 8 lits. La n° 9 est celle dans laquelle les femmes patientent, avec leur ventre rond, avant de passer en salle d’acouchement. Ceci est de la théorie, je retrouvais quotidiennement des femmes avec leur nouveau-né dans chacune des trois chambres. L’équipe est composée de six imfirmières et de quelques médecins, souvent accompagnés d’une gynécologue, qui passe de temps en temps dans le service.
Je vais raconter une de mes journées pour vous donner une petite idée. A 7h je retrouve les infirmières de nuits qui font les transmisions de la nuit aux infirmières de jours, au pied du lit de chacune des patientes concernées. Aussitôt fait, j’enfile les gants et le masque et aide les infirmières à refaire le lit des dames. Lorsqu’il n’y a plus de draps propres, nous retournons le drap.  Lorsqu’on fait les lits, les patientes se mettent à plusieurs devant le lavabo de la chambre et attendent gentillement que nous leur coiffions les cheveux ; une tresse de préférence…J’entend plusieurs futures maman hurler de douleur dans la chambre d’à côté, elles contractent presque toutes ! Nous devons compter la durée des contractions pendant dix minutes en posant simplement la main sur le ventre avec une montre sous les yeux. Cela peut parraître simple mais c’est en fait très dur ; je ne sens absolument rien. Au bout de la 3e patiente, je crois sentir des contractions. Très rapidement trois futures mamans se retrouvent dans la même salle d’accouchement. Tout le monde pousse en même temps ! Les infirmières, avec une formation supplémentaire, sont à leur poste. Ca crie dans tout les sens, je ne sais plus où donner de la tête. Et voilà une première petite tête dehors, toute bleue car le bébé a le cordon autour du coup. L’infirmière tente de stimuler le bébé en frottant son dos, en tapant sous ses pieds et finalement au bout de 15 minutes il se met à pleurer. Une 4e femme est prête à donner naissance alors la maman qui vient d’accoucher doit vite laisser sa place à la suivante. Pendant que certaines soignantes s’occupent des accouchement, les autres se chargent de noter les données concernant les nouveau-nés. Il y a également une infirmière responsable de réceptionner le bébé fraîchement sorti afin de lui prodiguer les soins nécéssaire puis de le présenter à sa maman. Il est déjà 14h, l’heure pour moi de quitter le service.
Il y a une moyenne de vingt accouchements par jours. Autant dire que les journées passent vite !

Audrey
J’ai passé ma première semaine dans le service des consultations gynécologiques et obstétriques. Je n’ai jamais vu autant de femmes enceintes de ma vie (environ 250 en 5 jours).  Le rôle des infirmières consiste à prendre les signes vitaux des femmes puis d’effectuer l’examen clinique durant lequel elles évaluent les semaines de gestation, la position du fœtus. Elles peuvent également prescrire des médicaments et faire des ordonnances. Les femmes sont souvent accompagnées de leur mari ou de leur famille (mère, grand-mère). Quand les infirmières prescrivent des bilans sanguins par exemple, c’est aux membres de la famille ou à la femme enceinte d’aller chercher ses tubes pour les prises de sang, de les amener aux laboratoires, d’attendre et enfin de revenir avec les résultats auprès des infirmières. Il faut donc énormément de patience car le simple rendez-vous obstétrique risque de prendre au minimum une demi-journée. Puis vendredi, j'ai passé la journée dans le département de gynécologie où toute sorte de cas se présentent: beaucoup de femmes enceintes, mais aussi des jeunes filles ou alors des grand-mères. Autant les médecins ou les infirmières pratiquent l'examen clinique. En fin de journée, une infirmière lave tout les spéculums dans le lavabo du service et pour les patientes qui ont reçu les résultats de leurs tests trop tard elle devront revenir le lendemain.
Ca été une semaine plutôt calme où je n'ai pas pu faire grand chose. Mais cela m'a permis de m'imprégner de la vie à l'hôpital et de rentrer dans le bain tout en douceur.


Sophie

Le service des urgences du Dhulikhel Hospital accueille les urgences vitales et non vitales adultes et pédiatriques. Il se résume en une grande pièce munie de dix lits qui peuvent être séparés les uns des autres par des rideaux. On y trouve aussi un box indépendant pour les urgences gynécologiques ainsi qu’une salle de réanimation. Le staff est composé d’infirmières, d’étudiantes infirmières locales, de médecins et d’assistants. J’ai pu observer six grandes catégories de « cas » qui se présentent aux urgences, les problèmes en lien avec : le système respiratoire, digestif, gynécologique, psychologique, les traumatismes divers, les empoisonnements. Je pense que comme dans tous services d’urgences, il y a des moments très calmes et des moments de grande affluence. Il n’est pas rare de voir soudainement plusieurs personnes arriver en masse, à tel point que deux patients soient obligés de partager le même lit ou alors qu’un d’entre eux soit installé sur un tabouret dans un coin. Dans ces moments là, j’étais étonnée de l’efficacité de l’équipe, même dans les moments de stress il y a toujours un soignant pour accueillir et installer un patient qui se présente. Je ne dirai pas qu’il n’y a pas « d’organisation » mais aucun soignant (médecin ou infirmier) n’a de patient attitré, tout le monde s’occupe de tous les patients et le service semble bien fonctionner comme ça. Au Népal, les proches sont très présents auprès des patients, il est rare qu’une personne se présente seule aux urgences. D’ailleurs la famille est particulièrement impliquée dans les soins. Le rôle infirmier auprès du patient consiste en l’accueil et l’installation de ce dernier, la surveillances des paramètres vitaux, l’anamnèse et dans la grande majorité des cas, la pose d’une voie veineuse, l’injection de médicaments et divers examens demandé par le médecin (bilans sanguins et électrocardiogramme). Suite à quoi, le médecin ausculte le patient et prescrit les traitements et matériaux (cathéters, seringues etc.) que les proches devront aller chercher et payer à la pharmacie de l’hôpital. Les proches soutiennent le patient, l’hydratent, le nourrissent, l’accompagnent aux toilettes, le lavent, assistent les soignants, tiennent le haricot, vident le pot de chambre, l’accompagnent aux divers examens d’investigations et amènent eux-mêmes les tubes de sang et d’urine au laboratoire… cela est normal pour les gens d’ici. Une étudiante népalaise n’en revenait pas lorsque je lui ai dit que chez nous ceci relève du rôle infirmier, elle m’a demandé « quoi c’est vous qui emmener les patients aux WC ? »

Salle gynéco aux urgences
Au niveau du matériel, les soignants sont très attentifs à l’économie. Tout matériel est réutilisé pour le prochain (hormis les aiguilles), mais selon les « critères » du Népal, l’asepsie est tout de même respectée lors des soins techniques.
Un point qui m’a interpellée, est la relation entre le soignant et le patient qui est quasi inexistante (toujours en comparaison à la Suisse), même si je ne comprend pas la nature de leurs échanges (car ils parlent en népali), ils restent très superficiels.
Je n’ai pas eu l’occasion de faire un stage dans un service d’urgence en Suisse et je suis heureuse d’avoir vécu cette expérience au Dhulikhel Hospital, aujourd’hui je peux me dire : « travailler aux urgences ?… pourquoi pas ».

Contrairement à Noura et Audrey, je n’ai pas changé de service après la 1ère semaine, je suis restée deux semaines aux urgences et Noura m’y a rejoint après son expérience en salle d’accouchement. 




mercredi 18 septembre 2013

Enfin au Népal!


Après de longues heures d’avion et d’attente dans les aéroports, nous sommes enfin arrivées chez notre logeuse à Dhulikhel. Mais entre temps il nous est déjà arrivé quelques aventures. A notre arrivée à New Dehli nous avons bu notre dernier Starbucks et Sophie a eu la grande joie de déguster un Green Tea Cream (voir photo), elle qui voulait quelque chose de léger comme un petit thé à la menthe par exemple… L’allure n’était franchement pas terrible et le goût n’en parlons même pas !  Après le dernier Starbucks, nous avons mangé notre dernier MacDo, à 1.50 CHF le menu (indien évidemment tout a un petit gôut de cumin, cardamome et curry). Zut, nous nous sommes rendues compte qu’à la fin du repas, que nos boissons étaient pleines de glaçons (surement pas fait avec de l’Evian), alors nous avons pu crier en coeur  : « VIVE LA CHICHI ».


Miam miam

MacDo indien

Lors de notre arrivée à Katmandou, nous n’avons pas pu tout de suite nous rendre à Dhulikhel à cause de manifestations maoïstes dans la ville. Nous avons donc patienté quleques heures dans un hôtel avant qu’une voiture vienne nous chercher. On a pas encore compris comment toutes les valises ont pu arriver à bon port mais l’essentiel c’est qu’elles soient là.


Notre taxi

Nous voulions voir quelque chose de différent en allant à l’étranger…nous avons été servies. Entre les odeurs de pollution, d’animaux, de nourriture, la façon de conduire des népalais (tout se fait à coup de klaxon, il n’y pas vraiment de sens de conduite, pas de priorités donc on a failli percuter 5 camions, 3 poules, 8 enfants, 17 motos et 22 grand-mères).  Après 1h30 de trajet sur les routes tortueuses à vérifier la présence des valises sur le toit (en passant le bras par la fenêtre) nous avons finalement été chaleureusement  accueillies par la charmante Sharmila. Bien evidemment un Dal Bhat tout chaud nous attendait sur la table. Cela constitue l’alimentation et le plat traditionnel des Népalais, nous y consacrerons prochainement un article. 


Duhlikhel

Nous avons fait la connaissance d’étudiants (médecins, dentistes) venant de toute l’Europe (Allemagne, Autriche, Norvège) qui logent chez Sharmila et qui travaillent également au Dhulikhel Hospital. Parmi eux nous avont retrouvé Anouck et Géraldine, deux étudiantes infirmères de l’HESAV.
Puis, après avoir dormi quelques heures sur des sièges d’avion, nous pouvons enfin passer une bonne nuit de sommeil…avant d’aller attaquer notre première journée de travail !



PS: ça fait déjà trois jours qu'on aimerait poster cet article, mais le Wi-Fi n'est pas fantastique! ;-)

jeudi 12 septembre 2013

Namasté!

Nous voilà à deux jours du grand départ alors que ce projet mûrit dans nos têtes déjà depuis plus d'une année. Et aujourd'hui nous sommes prêtes à aller vivre cette aventure. Enfin presque, on a tout dans la valise mais on a toujours l'impression d'oublier quelque chose ou peur de pas avoir assez. Donc on se téléphone, on s'écrit, on stresse mais dans le fond on sait qu'on est préparées!



Pour situer le contexte de notre voyage, ce ne sera pas 2 mois de vacances. Au contraire nous allons effectuer un stage au "Dhulikhel Hospital". Avec nos petits dictionnaires "anglais-népali" en poche, nous allons chacune nous retrouver dans un service et découvrir au jour le jour le fonctionnement d'un hôpital népalais.
Dhulikhel est une "petite" ville de 15'000 habitants située à environ 30 kilomètres de Katmandou. L'hôpital existe depuis plus de 15 ans et couvre les besoins en santé de plus de 1.9 millions de Népalais. 




L'idée de ce blog est tout d'abord de tenir familles, ami(e)s, collègues, voisin(e)s informés (surtout nos très chères mamans qui sous leurs jolis sourires éclatants sont comment dire...un peu beaucoup stressées). Mais surtout d'essayer à travers quelques articles et photos de vous faire vivre notre quotidien et de partager nos ressentis. Sentez vous libres de commenter, de questionner c'est avec plaisir que nous vous répondrons (pour autant que la connexion internet ne fasse pas trop des siennes).

On espère que vous aurez du plaisir à nous suivre et à nous lire! On vous fait à tous de gros becs et on vous dit à tout bientôt!

Sophie, Noura & Audrey